Eiffage Génie Civil

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PHASE 0 : KICK-OFF ET MÉTHODOLOGIE

Eiffage Génie Civil a fait appel à notre agence afin de renforcer la gestion de la donnée sur les chantiers. Les objectifs de la mission étaient clairs : optimiser les chantiers, améliorer la cadence des travaux et augmenter la rentabilité des projets.

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Cependant, le problème de départ n’était pas clairement identifié. La demande initiale était très large, le client pouvait mettre le doigt sur certaines frustrations et quelques problèmes isolés sans arriver à extraire une problématique, ni un périmètre précis. Notre premier travail a été de clarifier leurs besoins afin d’identifier une problématique claire pour lancer le projet :

Comment récolter, traiter et faire remonter les données prévisionnelles et réelles d’un chantier afin de prévenir des risques, optimiser les ressources et réutiliser ces données pour les chantiers à venir ?

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L’idée générale d’Eiffage Génie Civil était de trouver une solution pour que les différents acteurs des chantiers puissent accéder à la donnée et l’exploiter afin d’optimiser l’ensemble des décisions. Ce sujet fait écho à une réflexion menée par la plupart des grandes sociétés aujourd'hui, et qui s'intensifie depuis les années : la “Big data” et la multiplication des produits digitaux de pilotage en entreprise.

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Afin de prendre du recul sur la réflexion déjà établie, nous avons décidé de suivre la méthode du design thinking, en l'adaptant à des problématiques de data design. Nous avons convenu d’un planning et défini les dates phares du projet en suivant la méthodologie de convergence et divergence du double diamant.

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PHASE 1 : Observation

Nous commençons la première étape par un atelier de co-création où nos designers rencontrent l’équipe Eiffage ainsi que les directeurs de travaux de deux chantiers majeurs de la région parisienne. Cet atelier nous a permis de comprendre, de façon macro, l’écosystème d’un chantier et ses différents acteurs.

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Une fois le périmètre de la mission défini, notre équipe a enfilé casques et gilets fluorescents pour visiter les deux chantiers :
Ouvrage d’art : Franchissement de la Seine entre St-Denis et l’Île-St-Denis
Conception / Construction : Construction d’une unité de Décantation Primaire dans la station d’épuration d’Achères

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Durant deux semaines, nous nous sommes immergés dans les ouvrages en cours des deux projets afin de découvrir leurs acteurs, leurs rôles ainsi que le processus de réalisation et de contrôle des travaux public. Nous avons assisté à plusieurs réunions nous permettant d’identifier les enjeux primordiaux d’organisation humaine et matérielle, de planification et de gestion de crise. Nous avons également réalisé de nombreux entretiens auprès des directeurs et conducteurs de travaux, des chefs de chantiers et des chefs d’équipes ainsi que des métiers plus précis tels que pilote d’armature et gestion administrative du personnel. Ces interviews nous ont permis de déceler de nombreux irritants et besoins variés concernant la gestion de la donnée.

Toute la chaîne de construction est passée sous notre loupe : l’exploitation de la donnée dans son ensemble, la façon de la traiter, de l’organiser, de la visualiser, à toutes les échelles du terrain.
Cette phase d’observation nous a plongé dans la culture forte du monde du BTP : très orale, l’information se diffuse par bouche à oreille et, de manière générale, on observe un manque de confiance dans la donnée écrite. Il existe une réelle problématique autour de la saisie de donnée : une mauvaise saisie impacte forcément le traitement et ainsi la rentabilité du chantier. Face à ces enseignements, nous avons axé nos recommandations autour des thématiques : préparation du chantier, planification des travaux...

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PHASE 2 : DÉFINITION

L’observation a mis en lumière l’importance d’acquérir la confiance des acteurs du terrain afin de recueillir une donnée fiable et exploitable.
Les enjeux de départ autour de l’analyse et de la visualisation de la donnée ont ainsi évolué vers de nouveaux enjeux terrain qui concernent la collecte de la donnée par les compagnons.
Une fois l’objectif établi, il nous fallait réduire notre périmètre en priorisant nos champs d’action.

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Débute alors la phase de première convergence : la définition.
Nous avons mis en place une matrice de priorisation permettant d’évaluer et de confronter la valeur ajoutée côté direction siège et la valeur ajoutée côté métier chantier autour de trois enjeux majeures : l’urgence, l’impact et l’adhésion du terrain.

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Nous avons ainsi convergé vers quatre problématiques :

Comment permettre au directeur et aux conducteurs de travaux une visualisation simple des données nécessaires au pilotage un chantier ?

Comment optimiser l’exécution et le contrôle des ouvrages pour les chefs de chantier et d’équipe afin d’éviter les reprises évitables ?

Comment transformer la data habituellement saisie manuellement en données fiables, de façon numérique ?

Comment simplifier la saisie du pointage pour le chef d’équipe afin d’assurer sa fiabilité ?

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C’est cette dernière que nous avons traité pour la suite du projet, la problématique plus urgente, concrète et systémique pour des enjeux métier; résolue par l'alliance design et data.

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PHASE 3 : IDÉATION

Pour répondre à cette problématique, il est primordial de comprendre les utilisateurs de l’outil : les chefs d’équipe qui renseignent les heures de travail de leurs hommes et les chefs de chantier qui vérifient, modifient et valident les pointages en fin de journée.
À chacun sa manière d'appréhender une interface, hors le cœur de métier des compagnons est de couler du béton, pas de saisir des données. Ils ont besoin d’une interface familière, facile de compréhension et proche B2C.

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Les premiers tests ont validé cette piste mais n’ont pas convaincu pleinement nos utilisateurs. La saisie de la data restait trop lourde pour les chefs de chantiers qui se hâtaient de remplir les heures approximativement.
Pour résoudre ce problème, nous avons poussé nos interviews et mis le doigt sur un enseignement primordial : avant, les ouvriers notaient leurs heures sous forme de petits papiers volatiles. Souvent perdus, cette saisie sur feuillets a disparu pour être remplacée par la saisie numérique pourtant les chefs de chantier préféraient cette solution. Pourquoi ? Elle était physique, simple, rassurante et fidèle à leur environnement.

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L’objectif de notre solution est simple : réconcilier l'usage du papier et du stylo avec la fiabilité du numérique. Ainsi, le papier et le stylo sont devenus tablette et stylet en utilisant la technologie de la reconnaissance typographique comme méthode de collecte analogique, la Data OCR.

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PHASE 4 : PROTOTYPAGE ET TESTS

Afin de tester l’efficacité et l’appétence de ces nouveaux outils, nous avons réalisé deux prototypes cliquables sur tablette en intégrant la saisie manuscrite du pointage dans le parcours d’utilisation.

En conditions réelles, trois chefs d’équipes ont réalisé le pointage de leurs hommes et deux chefs de chantiers ont vérifié, modifié et validé ces saisies.

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Ces tests ont permis :

Évaluer l’appétence du concept de saisie manuscrite de pointage

Relever les derniers potentiels irritants lors des tests

Identifier les optimisations fonctionnelles du concept testé

Identifier les optimisations ergonomiques du concept testé

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En nous basant sur des KPIs concrets :

calcul du temps moyen de pointage

comparaison avant/après

sondages : pénibilité, confiance et freins au quotidien

réduction des erreurs de saisie

Nous pouvons affirmer que les tests représentent un véritable succés auprès des chefs de chantier et d’équipe : les solutions font sens dans leur environnement, pourtant loin du design.

Les tests ont également révélé plusieurs préconisations fonctionnelles à apporter pour améliorer la solution.

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CONCLUSION

Ce projet apporte un gain immense à Eiffage Génie Civil, une récolte de data fiable permet une bonne utilisation de celle-ci. L’engouement immédiat des testeurs est un succès important pour Eiffage et ouvre plusieurs opportunités :

Intégrer une démarche d’innovation long terme afin d’anticiper l’urgence de frustration déjà trop prégnante : Mise en place de techniques de vision long terme d’amélioration de la productivité.

Répondre à l’urgence du problème « pointage homme » avec une mission de digital product dans le but de concevoir un outil de saisi de pointage : Profiter de l’élan pour éprouver la méthode avec un besoin urgent.

En qualité de designer, et non data analyst, nous avons pu mettre en lumière des problématiques humaines, entre communication dans le projet et saisie des chiffres dans une approche data design. Le but était atteint : rendre les données visuelles et accessibles au public, tout en facilitant l'analyse de la donnée par l'entreprise Eiffage.